Opinion : la 3G est en voie de fermeture ; ne vous laissez pas surprendre

La disparition des réseaux téléphoniques 3G n'est pas un événement futur, elle est déjà en cours. Un à un, les opérateurs désactivent les anciens réseaux qui alimentaient autrefois tout, des appels mobiles de base aux débuts de la connectivité des machines.

Et tandis que pour la plupart des consommateurs, le passage à la 4G et à la 5G s’est fait relativement en douceur, dans le secteur de la construction, la fin de la 3G représente un défi unique et urgent.

Sur les chantiers du monde entier, des milliers de machines de construction dépendent encore de la connectivité 2G ou 3G pour transmettre des données télématiques, des informations vitales sur l'état de santé, l'utilisation, les émissions et la sécurité des machines.

Cependant, à mesure que les opérateurs mobiles démantèlent les réseaux 3G, ces machines commenceront peu à peu à devenir silencieuses.

Les machines plus anciennes perdront le signal

Au début, il pourrait s'agir simplement d'une perte de signal dans certaines zones. Mais à terme, des flottes entières pourraient devenir invisibles, inaccessibles et ingérables.

Avant même les coupures totales, le déclin de la couverture 3G impacte les performances. Avec la diminution du nombre d'opérateurs mobiles prenant en charge l'ancienne norme, les machines sur le terrain peuvent constater une absence de signal, notamment dans les zones reculées ou rurales. Ce qui constituait autrefois une connexion de secours fiable est désormais, au mieux, instable.

Pour les entrepreneurs et les sociétés de location, cela présente un risque réel : des machines qui ne peuvent plus remonter de données et, dans certains cas, peuvent même être rendues inopérantes si la connectivité est liée à la gestion des accès ou aux protocoles de sécurité.

Alors que les entreprises avaient autrefois la possibilité de se connecter via deux, trois, voire quatre opérateurs différents en fonction de la puissance du signal, elles sont désormais contraintes de se contenter de la couverture existante.

En substance, il s'agit d'un retour à l'époque pré-télématique, avec des informations incomplètes complétées par des hypothèses. Cela conduit à un type d'incohérences suffisant pour faire dérailler même les opérations les mieux gérées.

Photo : Trackunit

Les machines utilisant des modems obsolètes ne seront bientôt plus en mesure de fournir les données dont les entreprises dépendent. Sans cette connectivité, on revient en réalité à un monde antérieur à la télématique, à la maintenance prédictive, à la surveillance en temps réel et au reporting automatisé. Il ne s'agit pas seulement d'un recul technologique, mais d'un recul en termes d'efficacité, de compétitivité et de conformité.

Vient ensuite la dimension sécurité. Si une machine présente un défaut critique, par exemple une surchauffe ou une défaillance des freins, et que l'information n'est pas transmise en temps réel en raison d'une connectivité médiocre ou inexistante, les conséquences peuvent être graves. Assurer la protection des travailleurs implique de garantir que les machines peuvent communiquer, où qu'elles se trouvent.

Cette connectivité n'est pas seulement une question de commodité. C'est un élément essentiel de la sécurité sur les chantiers modernes. Sans elle, vos machines évoluent à l'aveuglette.

La durabilité est un autre facteur qui influence de plus en plus les décisions dans le secteur de la construction. De plus en plus de maîtres d'ouvrage et d'entrepreneurs exigent des preuves de suivi des émissions et de reporting carbone. Pour les entreprises qui s'appuient sur des outils numériques pour automatiser ces calculs, la perte de connectivité signifie une perte de crédibilité.

Si votre flotte ne communique que partiellement ses données, voire aucune, vos données environnementales deviennent incomplètes ou inexactes. Non seulement cela compromet vos engagements en matière de développement durable, mais cela ouvre également la voie à des solutions manuelles coûteuses et à des risques pour votre réputation. Sans données fiables, vous ne pouvez pas répondre aux attentes de vos clients ou des autorités de réglementation. Et vos chances de remporter des contrats importants sont considérablement réduites.

Du point de vue d'un gestionnaire de flotte, les systèmes existants peuvent sembler parfaitement fonctionnels. Leur mise à niveau implique des coûts, une complexité et des perturbations.

Mais la réalité est la suivante : rester sur la 3G ne signifie pas rester immobile, mais reculer.

Pour retrouver une flexibilité totale du réseau, une seule option : passer à la 4G ou à la 5G.

Cela ne résout pas tous les problèmes comme par magie. Mais cela rétablit la couverture et assure la pérennité des opérations face au démantèlement continu des anciens réseaux.

La mise à niveau ne se limite pas à restaurer la connectivité. Associée à une solution évolutive, elle peut vous permettre de gérer vos opérations de manière plus intelligente.

C'est comme passer d'un fax à un smartphone. Certes, vous pouvez toujours envoyer un message dans les deux sens, mais l'expérience, la rapidité et la flexibilité sont d'un tout autre niveau.

Et même si de nombreux appareils étiquetés « 5G » fonctionnent encore aujourd’hui sur des réseaux 4G LTE avancés, cette évolution représente néanmoins un bond en avant en termes de stabilité, de compatibilité et de prise en charge des futurs cas d’utilisation.

Coût réel de la mise à niveau des appareils IoT

Bien sûr, le coût est réel. Mettre à niveau des appareils IoT, installer de nouvelles unités sur des milliers de machines et retirer temporairement des équipements du terrain n'est ni simple ni bon marché. Mais ce coût est largement inférieur à celui de l'inaction. S'il est plus difficile à mesurer, il est potentiellement bien plus élevé.

Cela signifie payer pour une connectivité inaccessible. Perdre l'accès à des machines et des données de grande valeur. Se laisser distancer par des concurrents qui automatisent plus rapidement et plus intelligemment. Passer à côté de contrats faute de pouvoir fournir les rapports ou les données d'émissions requis. Le risque financier ne réside pas seulement dans la mise à niveau, mais dans le statu quo.

Les unités plus récentes peuvent inclure des fonctionnalités supplémentaires telles que le Wi-Fi de secours, les mises à jour en direct ou l'accès par clé numérique. Ces fonctionnalités ouvrent de nouvelles possibilités en matière d'automatisation, de sécurité et de contrôle opérationnel.

Il est intéressant de noter que la volonté de modernisation ne vient pas seulement de l'intérieur des entreprises, mais aussi de l'extérieur. Les grands donneurs d'ordres et les maîtres d'ouvrage exigent de plus en plus une transparence totale sur les machines. Et si vous ne pouvez pas garantir cela, vos machines ne seront pas louées. C'est aussi simple que cela.

Cette demande transforme la connectivité d’un « plus » en une exigence fondamentale pour faire des affaires.

Le démantèlement de la 3G n'est que le dernier chapitre d'une évolution plus vaste. À mesure que les machines deviennent plus intelligentes et les chantiers plus connectés, les attentes en matière de données en temps réel, d'automatisation et d'analyse ne feront que croître. Pour les entreprises de construction, le choix ne se limite pas à remplacer un modem par un autre. Il s'agit de rester dans la course. L'avenir est plus rapide, plus intelligent et plus connecté. Et il est déjà là. La seule question est : saurez-vous suivre le rythme ?

Mathias Frost Bilgram est directeur de la clientèle chez Trackunit