Un mariage parfait ? L'accord Boels/Riwal

Photo : Boels Rental

Les acquisitions vraiment importantes dans le secteur de la location d’équipement ne se produisent pas si souvent.

Bien que quelques accords viennent à l'esprit (l'achat d'Ahern par United en 2022 et l'accord plus récent de WillScot Mobile Mini pour McGrath RentCorp pour 3,8 milliards de dollars), ils sont rares.

L'acquisition par Boels Rental du loueur de nacelles élévatrices néerlandais Riwal - le plus grand loueur de nacelles élévatrices en Europe - n'était pas vraiment à l'ordre du jour, principalement parce qu'il y avait peu de signes indiquant que ProDelta, l'entreprise d'investissement dirigée par Doron Livnat, était intéressée par une vente.

Cela apporte des avantages évidents à Boels. Cela consolide sa position de deuxième loueur européen, après Loxam, et témoigne de ses ambitions de croissance, tant sur son marché principal européen qu'à l'international.

Les opérations combinées de Boels et Riwal auraient généré 1,78 milliard de dollars de revenus en 2023 (Boels à 1,47 milliard de dollars et Riwal à 314 millions de dollars), ce qui en fait le huitième plus grand fournisseur de location d'équipements au monde.

Expansion géographique

Même sans Riwal, c'était la quatrième plus grande entreprise de location de la région, derrière Modulaire, Aggreko et Loxam. La seule comparaison valable, cependant, est avec son homologue généraliste Loxam.

Cet accord étend l'empreinte de Riwal avec ses 65 succursales réparties dans 14 pays d'Europe, du Moyen-Orient et d'Asie du Sud, s'ajoutant aux 750 sites de Boels.

Cela permet notamment à Boels d'accéder à l'Espagne et à la France, deux des plus grands marchés de location d'Europe, ainsi qu'aux Émirats arabes unis (EAU), au Kazakhstan et en Inde. Dans ce dernier pays, Riwal détient une part de 10 % du parc locatif national.

S'adressant à Euan Youdale d'Access International plus tôt cette année, Munish Taneja, directeur national de l'activité Manlift de Riwal (la marque utilisée en Inde, aux Émirats arabes unis et au Qatar), a déclaré que le marché indien offre à l'entreprise un énorme potentiel.

Les activités de Riwal comprennent les opérations de la marque Manlift en Inde et au Moyen-Orient. Sur la photo, on voit le personnel de Manlift India.

« Au cours des deux dernières années, nous avons beaucoup travaillé à sensibiliser les clients et la sensibilisation atteint un niveau avancé où les clients comprennent les avantages, la productivité, les normes de sécurité et l'efficacité sur les chantiers », a déclaré Taneja.

Mais cette prise de conscience n'est pas généralisée. En Inde, qui compte 28 États, l'activité économique se concentre principalement dans l'ouest et le sud du pays, où l'on observe des taux de pénétration plus élevés que dans l'est ou certaines régions du nord.

Bien qu'aucun détail n'ait été révélé concernant les projets de la marque Riwal, nombreux sont ceux qui suivront attentivement l'évolution du potentiel commercial de l'entreprise en Inde. Manlift prévoyait déjà d'ajouter deux ou trois dépôts en Inde, en plus des trois existants à Greater Noida, Sanand et Penukonda.

Flotte opérationnelle

Avant l'acquisition de Riwal, Boels occupait la 9e place du classement access50 avec 35 000 nacelles élévatrices. Avec l'ajout de la flotte de 20 000 unités de Riwal, l'entreprise compte désormais 55 000 nacelles élévatrices. Elle se classe ainsi au deuxième rang européen, derrière Loxam avec 71 250 unités. La valeur totale de la flotte des deux entreprises s'élève à environ 3,6 milliards d'euros.

Du côté de la durabilité, l'accord renforce la stratégie de Boels pour des opérations zéro émission, avec plus de 60 % de la flotte de Riwal électrifiée.

Boels a décrit cela comme l'un des plus grands avantages de l'achat, ayant dévoilé en 2021 son intention de faire en sorte que la majorité de sa flotte d'équipements soit à zéro émission.

Depuis, elle a ajouté un certain nombre d'unités durables à sa flotte, notamment l'ajout de tours d'éclairage solaire, de plates-formes hybrides montées sur camion et de chariots télescopiques électriques à son offre de label ECO.

Plus récemment, l’entreprise a emprunté 100 millions d’euros à la Banque européenne d’investissement (BEI) en janvier pour soutenir sa stratégie de décarbonation, les fonds devant être utilisés pour acheter des équipements électriques.

Ces dernières années, Boels n'a pas réalisé de grandes acquisitions, privilégiant les opérations de plus petite envergure sur des marchés comme les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège et l'Allemagne. Plusieurs de ces acquisitions se caractérisent par le fait qu'elles concernent des entreprises spécialisées dans l'énergie, l'éclairage de chantier et les pompes.

La transaction Riwal s'inscrit dans le contexte d'une extension des activités de location spécialisée de Boels, bien qu'à une échelle beaucoup plus grande que d'habitude.

En effet, si l'on considère la récente acquisition par United Rentals de Yak Group, spécialiste américain des solutions de voirie mobiles, cette acquisition s'inscrit dans une tendance plus large de rachat d'entreprises de location spécialisées par des généralistes. Seules cinq des vingt plus grandes entreprises de location mondiales sont désormais spécialisées (dans l'électricité, les solutions d'hébergement mobiles et les antennes).

Il existait déjà relativement peu de grandes entreprises de location spécialisées à acquérir, ce qui explique en partie l'attrait de Riwal. Hormis des géants comme Aggreko et Modulaire et des fabricants de grues comme Sarens et Mammoet, il restait un petit nombre de spécialistes de la location de taille significative en Europe.

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